France au 5° Forum mondial de l’eau

Le 5ème Forum Mondial de l’Eau a ouvert ses portes à Istanbul ce lundi 16 mars. Sous une bannière intitulée "Bridging the divides for water" ("Etablir des passerelles entre nos divergences"), il devrait réunir 27 000 professionnels de l’eau en provenance de 182 pays, qui pourront suivre 109 sessions prévues sur une semaine.

La France sera présente à ce forum par le biais du Partenariat français pour l’eau (PFE) qui rassemble tous les acteurs français de l’eau intervenant à l’international : ministères, ONG, entreprises, collectivités territoriales, établissements publics, associations, organismes de bassin, organisations scientifiques et techniques.

L’intérêt du PFE est de permettre de travailler en amont pour préparer une série de messages communs. Le premier de ces messages concerne l’assainissement des mégapoles. Face à un phénomène croisé d’augmentation de la population et d’urbanisation croissante (un habitant sur deux vit en ville en 2009 ; en 2030, ils seront deux sur trois), le PFE tient à rappeler que les mégapoles du monde sont de véritables « bombes sanitaires ». Il est vrai que 85 % des eaux usées mondiales sont rejetées sans traitement. Il faut donc aller plus loin que la simple installation de toilettes, et prévoir les infrastructures nécessaires pour la collecte, le traitement et la valorisation des eaux usées et des boues.

Cette demande d’un meilleur assainissement s’accompagne d’un autre message sur la sécurisation des financements pour l’accès à l’eau potable et à l’assainissement et d'un partage équitable de ces efforts. Face à l’enjeu que constitue l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement, « cette urgence ne doit pas être remise en cause par le contexte de la crise financière », insiste le PFE.

Autre thème emblématique de la position française : la gestion de l’eau à l’échelle des bassins versants nationaux ou transfrontaliers. Il existe 276 fleuves ou lacs dans le monde et plusieurs centaines d’aquifères dont les bassins sont partagés par au moins deux pays riverains ou plus. Ce qui peut être à l’origine de situations de tensions à l’échelle nationale ou internationale. Dans ce contexte, la mise en place d’organismes de bassin permet d’assurer une « démocratie de l’eau », grâce à un pouvoir décisionnel en matière de financement, de gestion et de planification.

Les tensions peuvent aussi naitre des effets du changement climatique, qui va se caractériser par de plus fortes pénuries d’eau et des évènements extrêmes, alors que la demande va toujours augmenter (démographie, urbanisation, évolution des modes de vie, irrigation,…). Actuellement, 700 millions de personnes vivant dans 43 pays (environ 9 % de la population mondiale) sont soumises à un « stress hydrique ». D’ici à 2025, ils pourraient être plus de 3 milliards (soit 38 % de la population mondiale, estimée alors à 8 milliards). Le PFE invite donc à mener des politiques d’économies de la ressource en eau (lutte contre les fuites des réseaux agricoles et urbains, développement d’une approche équilibrée avec une « gestion de la demande en eau », évolution des pratiques et systèmes culturaux, recyclage des eaux usées,... ) et à adopter des plans d’adaptation au changement climatique qui intègre les questions liées à l’eau, en particulier dans les pays les plus vulnérables aux aléas climatiques, notamment en Méditerranée.

Article de Hydroplus.

1 commentaire:

Anonyme a dit…
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