La Poste veut réduire de 15 % ses émissions de CO2 d'ici 2020

Le Parisien (2 novembre 2015) Il y a quatre ans, la Poste lançait la lettre verte. Un succès commercial puisqu'elle a détrôné la lettre prioritaire. Le groupe public privilégie le routier à l'aérien et appelle le e-commerce à plus de responsabilité. 

A l'heure d'Internet et des mails, a-t-on vraiment besoin d'avoir son courrier le lendemain matin dans sa boîte aux lettres ? Plus vraiment, estime la Poste qui, il y a quatre ans, lançait son timbre vert, afin d'apporter sa contribution à un monde meilleur. Un pari réussi, puisque aujourd'hui, 55 % des timbres vendus sont verts, la lettre rouge prioritaire ne constituant plus que 45 % du trafic postal. « La lutte contre le changement climatique est l'une des préoccupations majeures de notre politique de responsabilité sociale et environnementale, et depuis plusieurs années déjà, notre priorité est donnée à la maîtrise des émissions carbone », insiste Laure Mandaron, directrice du développement durable, à la branche services courrier colis à la Poste.

Le timbre écolo
« Pour notre Groupe, l'enjeu était d'une part, d'être à l'écoute de nos clients qui sont de plus en plus soucieux des problèmes écologiques, et d'autre part, d'être plus responsable en privilégiant des modes d'acheminement moins polluants pour l'environnement », explique Laure Mandaron. Car en choisissant la lettre verte, le client œuvre pour une baisse de 30 % d'émissions de gaz à effet de serre par rapport à la lettre prioritaire. Pour favoriser le timbre écolo, la Poste a mis à disposition du grand public sur son site internet un éco calculateur qui lui permet de mesurer concrètement les impacts de son geste d' éco citoyen. La machine lui calcule l'impact CO2 des différentes offres de La Poste.

Le routier plutôt que l'aérien
La Poste joue sur plusieurs leviers. En favorisant le routier plutôt que l'aérien, elle opte ainsi pour un mode de transport moins impactant pour l'environnement. Au niveau de la distribution, le groupe dispose aujourd'hui de la plus grande flotte électrique au monde avec près de 6 000 véhicules électriques. Et près de 50 % des tournées de facteur sont réalisées en véhicules électriques, à pied ou à vélo.

Sensibiliser le e-commerce
Enfin, la Poste ne veut pas s'arrêter à la seule lettre verte. « Nous acheminons beaucoup de colis et notre objectif est de sensibiliser nos clients et notamment les professionnels du e-commerce pour éviter de transporter du vide, à cause de petit objet placés dans d'immense carton », explique Benoît Garcia, responsable environnement à la branche services courrier colis. « L'idée, poursuit-il, est d'optimiser les colis mais également les camions en terme de chargement. » Des colis bien rangés, ce sont moins de camions sur les routes et donc moins d'émissions de CO2. La Poste veut réduire de 15 % ses émissions de dioxyde de carbone d'ici 2020.

Achat de crédit carbone
Mesurer l'ensemble des émissions de CO2 liées à ses activités, les réduire en mettant en œuvre différentes actions, malgré tous ces efforts, la Poste reste un gros émetteur de CO2 avec plus de 650 000 tonnes par an. Pour atteindre malgré tout la neutralité carbone, elle s'est lancée depuis 2012, dans une politique d'achat de crédit carbone. « Concrètement, nous finançons à hauteur de nos émissions des opérations qui contribuent à la lutte contre le réchauffement climatique », souligne Laure Mandaron. Bilan, le groupe français est « le premier opérateur postal majeur à assurer la neutralité carbone intégrale de ses offres. »

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