L'aide humanitaire dépassée par les crises climatiques ?

Si le système d'aide humanitaire n'est pas réformé, les ONG risquent d'être dépassées par l'explosion du nombre des victimes du changement climatique d'ici 2015, selon l'organisation Oxfam qui appelle les pays riches à réduire leurs émissions.

Les catastrophes naturelles ont coûté la vie à 220.000 personnes en 2008 dont la plupart vivaient en Asie (plus de 70.000 victimes dans le séisme qui a frappé la Chine en mai 2008) tandis que les Etats-Unis ont enregistré les dommages matériels assurés ''les plus importants'', causés en grande partie par les ouragans Ike et Gustav, avait annoncé le réassureur Swiss Re.

Les conditions météorologiques extrêmes, la baisse des réserves d'eau et la dégradation des terres agricoles pourraient causer le déplacement forcé de 250 millions de personnes d'ici 2050, selon les prévisions les plus optimistes annoncées par le Haut commissaire adjoint de l'ONU pour les réfugiés, L. Craig Johnstone. Le nombre de ces ''réfugiés climatiques'' pourrait ainsi augmenter de six millions au minimum par an, a-t-il précisé.

375 millions de victimes d'ici à 2015

Les organisations humanitaires risquent d'être submergées d'ici à 2015 par l'explosion du nombre de personnes frappées par des catastrophes climatiques, prévient Oxfam dans le rapport intitulé ''Le droit de survivre'', publié le 21 avril. Basé sur les données* portant sur 6.500 catastrophes climatiques depuis 1980, le rapport d'Oxfam indique que les crises climatiques pourraient affecter plus de 375 millions de personnes chaque année d'ici 2015 (contre 250 millions aujourd'hui), soit une augmentation de 54% des victimes, menaçant d'accabler lourdement le système d'aide humanitaire. Cette estimation ne prend pas en compte les victimes de conflits armés ou de catastrophes naturelles comme les tremblements de terre ou les éruptions volcaniques.

Renforcer les mesures d'adaptation aux changements climatiques

L'Europe n'est également pas à l'abri des effets du réchauffement. Car si l'UE s'est engagée à réduire de 20% ses émissions d'ici 2020, il n'est plus possible d'inverser la machine du changement climatique et ses conséquences sont irréversibles, a prévenu le commissaire européen à l'Environnement Stavros Dimas à l'occasion de la publication du Livre blanc d'adaptation aux changements climatiques le 1er avril par la Commission. En Europe, 4 millions de personnes et 2.000 milliards d'euros de biens pourraient ainsi être menacés par les inondations d'ici la fin du siècle. Le rapport fait également état de la disparition de deux-tiers des glaciers alpins depuis 1850.

Article de
Actu-environnement

4 commentaires:

briced a dit…

Le réel problème, c'est qu'il y a une quinzaine d'année, il fallait faire prendre conscience aux personnes des enjeux climatiques. Or en 2009, nous sommes toujours dans dans la prise de conscience et non dans l'action. Nous savons ce qu'il faut faire mais nous ne le faisons pas et du coup on arrive à ces tragiques actualités d'aides humanitaires suite aux conditions climatiques. Arrêtons de parler, Agissons !!!

Samuel Descamps a dit…

Tout à fait d'accord! Les institutions supra-nationales ont une capacité d'anticipation, de réflexion et de projection très développée grâce à de nombreux experts dont les compétences et l'implication sont reconnues. Mais le passage entre le constat et la réaction est un cap dur à franchir sinon peut-être impossible. Ces scientifiques tentent de toucher l'opinion publique pour qu'en retour elle se mobilise et interpelle les politiques. Pourquoi n'est-il pas possible que le pouvoir politique se mette en mouvement en réaction directe à une alerte scientifique?

Romain86 a dit…
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Tonton a dit…
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